Entretien/ « Les prérequis sont d’une utilité pour réussir dans le domaine juridique »: Akueté Santos, chef du département juridique à l’ESGIS

Les prérequis sont les conditions à remplir ou les acquis exigés d’un apprenant pour suivre une formation. Au cours de l’entretien qu’il nous a accordé, le chef du département juridique de l’ École supérieure de gestion, d’informatique et des sciences ( ESGIS), Prof. Akueté Santos est revenu abondamment sur ces compétences et à expliquer en quoi elles peuvent être profitables à l’étudiant.

Écoutons l’avis du premier Professeur agrégé en Droit privé du Togo dont l’expertise conforte valablement depuis quelques années les assises du label ESGIS.

Innovafrica : les prérequis sont-ils nécessairement profitables à l’étudiant dans le domaine juridique ?

Prof. Akueté Santos : Les prérequis sont toujours profitables de façon générale aux étudiants. Nous estimons que lorsqu’on ne maîtrise pas une partie, on ne peut pas abordé une autre dans de bonnes conditions. Nous remarquons que les étudiants ont tendance à sauté les étapes pour valider les disciplines qui sont compliquées, alors qu’il y a des disciplines de base qui facilitent la validation des autres Unités d’enseignement qui sont placées en dessus. A titre d’exemple, il y a le Droit des contrats qui est enseigné au deuxième semestre. L’étudiant qui ne maîtrise pas le Droit des contrats ne peut pas maîtriser le Droit des sociétés en ce sens que la société, qui est au cœur de cette discipline est un contrat. Il ne peut pas non plus maîtriser le Droit des assurances. C’est bien que les prérequis existent. Cela permet de canaliser les étudiants dans leurs parcours. Les étudiants sont contre les prérequis mais ceux-ci sont nécessaires. Lorsque vous avez des étudiants qui arrivent dans une formation et qui ont déjà des pratiques dans une matière donnée, ces derniers n’ont plus besoin de prérequis pour passer aux matières plus compliquées.

Comment se porte le département juridique de votre institution ?

Je pense que le département juridique se porte assez bien. Vous savez que l’ESGIS a commencé son activité de formation dans le domaine de l’informatique et de la gestion. Au fil du temps, l’ESGIS a acquis une certaine ingénierie qu’elle a voulu étendre à d’autres domaines dans la perspective de créer une Université privée togolaise qui aurait plusieurs spécialités. L’encrage de notre institution a fait que lorsque le département juridique a été lancé, il n’y a pas eu beaucoup d’engouement. Les chiffres sont assez modestes, mais nous espérons que les années qui viennent nous permettront de nous développer encore plus. Nous avons ouvert une Licence en Droit public. S’agissant des perspectives, nous allons créer un Master en Droit privé qui tiendra compte des besoins du marché. Étant donné que le monde se financiarise de plus en plus, nous pensons créer un Master en Ingénierie financière et sociétaire pour être plus proche du marché. Également, nous pensons ouvrir un Master dans le domaine du contentieux qui sera destiné aux étudiants et aux praticiens qui sont déjà dans les entreprises et qui ont besoin de renforcer leurs capacités dans le règlement des litiges.

Quel regard portez-vous sur la relève, notamment ceux qui sont dans le domaine juridique ?

Je pense honnêtement que la relève est plus qu’ assuré à partir du moment où le Togo est capable de former ses propres docteurs dans les domaines variés du Droit. Maintenant que l’Etat facilite aussi la progression dans la carrière des enseignants dans ce domaine. En toute franchise, je n’ai pas peur car ceux qui sont aux commandes actuellement à l’Université de Lomé ou bien à l’Université de Kara sont tout simplement bons.

Pour finir, je convie les étudiants à intégrer le schéma de formation qui leur est proposé tout en les appelant à ne pas nourrir trop d’inquiétudes par rapport aux prérequis. Merci à vous de m’avoir permis de m’exprimer sur notre institution et le département que je dirige. A bientôt.

Propos recueillis par Dieudonné Takouda