Togo : Lutte contre la propagation du coronavirus : « Nous allons vers des temps difficiles et il faudra que les associations féminines s’impliquent plus dans le combat contre la pandémie » dixit Rosalie Birregah, Pdte de l’AFED
Dans une interview accordée à notre Rédaction, la présidente de l’Association des femmes épanouies pour le développement (AFED), Mme Rosalie Birregah évoque sa quête de voir le monde débarrassé à jamais du coronavirus pour le mieux-être des activités humaines, revient sur l’implication de son association dans la lutte contre la propagation de la Covid-19, propose une synergie d’action des associations féminines contre la pandémie et parle enfin de l’appui que son regroupement a bénéficié auprès du Ministère en charge de l’Action Sociale le 05 Mars dernier à Atakpamé.
Q : Innov’ AFRICA : Boujour Mme Rosalie Birregah. Vous êtes la présidente de l’Association des femmes épanouies pour le développement en abrégé AFED. Parlez-nous de votre implication dans les mécanismes de riposte contre la Covid-19.
R : Mme Rosalie Birregah : Bonjour M. le Journaliste ! merci pour la question et pour cette opportunité que vous nous donnez de nous exprimer sur notre vision et nos moyens d’action qui ne sont autres que de mettre fin à la propagation du coronavirus dans le pays. Loin de dire que notre implication est très grande dans les mécanismes de riposte contre la Covid-19 au plan national, nous ne disons non plus qu’elle est très négligeable. Eu égard à nos moyens, nous faisons ce que nous pouvons pour freiner la propagation du coronavirus. A cet en 2020, l’association a fait deux tournées à l’intérieur du pays pour aider à la sensibilisation contre le mal du siècle. A cet effet, des bavettes ont été distribué dans des localités comme Yokélé (Kpalimé), Tsévié, Atakpamé, Doufouli (Blitta), Pouda (Doufelgou), etc. Partout où nous sommes passés, nous n’avons pas manqué de signifier aux populations que seules, l’observation stricte des gestes barrière peut nous sauver.
Q : Que pensez-vous des dernières mesures prises par les autorités pour éradiquer le mal ou du moins le faire reculer ?
R : Nous avons salué à l’AFED ces nouvelles mesures prises par les plus hautes autorités du pays pour juguler la pandémie en l’occurrence le début de vaccination des populations cibles. On peut dire qu’il était temps car nous constations avec désarroi qu’actuellement les populations ont baissé leur garde sur la dangerosité du virus et semblent se comporter comme si la Covid-19 n’existe plus. D’ailleurs, on dirait que la sensibilisation s’arrête à Lomé seulement. La dernière fois lorsque je me rendais à Blitta, juste après Tsévié et ceci jusqu’à Blitta, tous les élèves que je croisais en chemin ne portaient pas de bavette. Nos enfants ne comprennent pas que nous sommes en pleine guerre contre le coronavirus. Ceci est regrettable et augure de la suite déplorable qui nous attend tous. Pour ma part, je pense qu’à cette étape de la lutte contre la propagation du coronavirus, il faut que nous les mamans nous sortions de notre réserve pour conscientiser nos enfants. Il faut que toutes les associations féminines s’impliquent dans la sensibilisation, il ne doit manquer à notre esprit qu’avant d’être à la tête d’une association féminine, nous sommes avant tout mère de famille, génitrice, nous avons donc le devoir de sauver nos enfants en accentuant la sensibilisation dans nos maison, à l’école, dans les médias, etc. bref partout. Nous sommes conscientes que l’Etat fait déjà tout ce que je viens d’évoquer, mais cela ne suffit pas. Nous devons nous mobiliser pour soutenir les efforts du gouvernement ; nous avons un projet à ce propos et entendons le réaliser d’ici peu si nos moyen nous le permettent.
Q : Pour finir, en quoi consiste l’aide que vous avez reçu du ministère de l’Action sociale et quel bilan faites-vous de votre engagement depuis plus de 10 ans que vous œuvrer au leadership féminin. ?
R : Avant tout propos, je tiens à rendre un hommage solennel au Chef de l’Etat, son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé pour son engagement sans faille dans la cause de la femme. En effet, cet appui que notre association a bénéficier de la part du gouvernement le 05 mars dernier traduit si besoin en était encore la volonté des plus hautes autorités du pays d’aider à l’autonomisation des femmes qui ont décidées de prendre leur destin en main en initiant des activités génératrices de revenus.
Ainsi donc, l’association a eu l’honneur de bénéficier d’un tricycle (pour nos activités de champs) d’une vanneuse, d’une batteuse, des bâches (pour les séchages du grain), des sacs de jutes, des vivres et non vivres, etc. pour nous accompagner dans ce que nous faisons. Nous ne pouvons que remercier le gouvernement pour cette bonne disposition en notre endroit et exprimer ici notre reconnaissance à Mme la Ministre de l’Action Sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation Mme Adjovi Anakoma. La semaine dernière, comme il se devait, le bureau de l’Association a fait le déplacement de Blitta pour remettre à son tour aux premiers bénéficiaires la donation. De ce fait la vanneuse est allez aux femmes de Doufouli alors que les femmes d’Atakpamé ont eu à bénéficier de la batteuse et du tricycle.
En ce qui concerne le bilan que nous faisons de notre engagement à œuvrer pour l’autonomisation des femmes, nous pouvons dire que le bilan est positif et que nous sommes sur la bonne voie même s’il faut reconnaître que beaucoup de chemin reste à faire. Tenez, il y a 10 ans, nous étions à peine une quinzaine de femmes et n’étions présentes qu’à Atakpamé. Aujourd’hui, nous sommes plus d’une centaine de femmes et l’AFED est présente dans plus de 6 localités du pays. Nous comptons installer bientôt une antenne dans la corne du Togo notamment à Dapaong.
Propos recueillis par Dieudonné Takouda