Ambition décennale de reboisement du Togo : le gouvernement met à contribution le secteur privé
Le ministre de l’environnement et des ressources forestières, M. Katari Foly-Bazi a rencontré le 15 avril dernier à Lomé les représentants des grandes sociétés de la place afin d’échanger avec eux sur leur contribution à l’ambition 10 de la feuille de route présidentielle 2025.
Cette rencontre, aux dires du ministre a pour objectif de partager avec les acteurs du secteur privé la vision et les ambitions du gouvernement relatifs à l’extension du couvert forestier, leur rappeler leur rôles et responsabilités et susciter leur adhésion et engagement à contribuer à la réalisation de cette vision. De son avis, il est loisible aujourd’hui de constater que ce n’est pas seulement les activités anthropiques qui entraînent la perte du couvert végétal. » Il y a également les activités industrielles qui entraînent la pollution de l’air, d’ où l’émission des gaz à effet de serre avec pour conséquence les changements climatiques » a- t-il rappelé. En effet, il faut dire que les activités anthropiques et l’exécution des projets de développement accentuent beaucoup les effets pervers des changements climatiques et de destruction de la végétation. C’est à cet effet que tous les projets de développement doivent être soumis à une étude d’impact environnemental et social consacrée par la loi No 2008-005 portant loi- cadre sur l’environnement pour s’assurer que tout promoteur intègre les considérations environnementales et les perceptions du milieu à la planification de son projet. L’implication donc du secteur privé trouve son fondement à deux niveaux, notamment politique et juridique. Au premier niveau, il s’agit de l’amener à contribuer à l’ambition 10 de la feuille de route présidentielle 2025 qui consiste à étendre la couverture forestière nationale à 25 pour cent d’ici 2025 et à œuvrer à la réalisation des engagements du chef de l’État ( pris le 12 mai 2021), relatifs à la plantation d’un milliard d’arbres à l’horizon 2030. Au deuxième niveau, c’est-à-dire juridique, ériger le reboisement compensatoire qui repose sur les principes de développement durable, de pollueur-payeur et de responsabilité institués par la loi No 2008-005 du 30 mai 2008 portant loi-cadre sur l’environnement et ses textes d’applications, à savoir le décret No 2011-041/PR (fixant les modalités de mise en œuvre de l’audit environnemental) et le décret No 2017-040/PR fixant la procédure des études d’impact environnemental et social comme normes. A terme, les intérêts des opérateurs économiques à s’engager dans cette vision décennale du gouvernement ne peuvent que leur être profitable sur le plan de leur visibilité. « Il y a aussi la possibilité d’acquérir le label qualité et des produits plus compétitifs sur le marché comme des avantages fiscaux » a laissé entendre pour sa part M. Bombome Yendouban, directeur Usine de Contour Global qui était présent à cette rencontre.
Pour rappel, la phase technique de cette réunion d’échanges et de concertation entre les acteurs du secteur privé et l’Etat reprendra le 19 avril prochain.
La Rédaction