Togo/ Vers la voie référendaire pour un large consensus dans le choix de la V ème République ?
Au regard des actes de défiance de l’ Etat et des prises de position qui se cristallisent de jour en jour au sein d’une partie de la population en vue du rejet systématique de la V ème République décidée par la majorité parlementaire, il est probable que le magistrat suprême Faure Essozimna Gnassingbé devra appelé à terme le peuple souverain à trancher sur la question du basculement du pays dans cette nouvelle donne politique.
Soumettre donc le mode de désignation du président de la République par voie référendaire serait plus consensuel pour le Togo d’ autant que l’ article 59 nouveau de la Constitution togolaise stipule clairement et sans ambiguïté que tout changement ou modification du mode de désignation du président de la République passe par la consultation du peuple souverain.
Soumettre le mode de désignation du président de la République au choix du peuple, c’est aussi faire taire une fois pour toute tous ceux que cette voie n’arrange pas. C’est œuvrer également pour l’apaisement du pays. D’ ailleurs, en renvoyant le 29 mars dernier la nouvelle constitution devant l’Assemblée nationale pour une deuxième lecture, le chef de l’ Etat togolais a pris conscience que les choses se sont faites trop dans la précipitation sans une consultation préalable des populations dont ces députés représentent pourtant les intérêts à l’ hémicycle. De ce fait, cette nouvelle constitution devrait requérir dans sa promulgation un large consensus national et surtout ne pas être perçu dans l’opinion comme une simple trouvaille du bord présidentiel pour confisqué à vie le pouvoir d’Etat. Actuellement, si les tenants de cette nouvelle loi fondamentale veulent que la mayonnaise prenne, il leur faut faire beaucoup de pédagogie, d’ échanges, convaincre et communiquer conséquemment autour d’elle à tous les échelons de la société togolaise. Ceci, parce que les autres courants politiques qui n’ étaient pas présents à l’ Assemblée nationale lors de son adoption trouveront toujours un agenda caché derrière cette démarche politique et galvaniseront les populations de leurs bords pour y faire pièce.
A la rigueur, dans l’intérêt de l’ ordre public, les autorités pourrons réprimer s’il y a lieu toutes velléités de contestation de l’ entrée du Togo dans la V ème République mais à quel prix ? Et à la longue, ceci ne sera pas profitable au gouvernement en place parce que le Togo étant un havre de paix, ces agitements qui se profilent à l’horizon risquent d’ écorner son image. En définitive, pourquoi l’ adoption d’une nouvelle constitution devrait diviser les enfants d’un même pays si toutes les contingences évoquées avaient été prises en compte en amont pour son aboutissement heureux ? Même la Constitution de 1992 qui de par son essence devait mettre fin à la conception absolutiste du pouvoir de Gnassingbé Eyadema avait été soutenu par ce dernier. En fin homme politique, le père de la nation togolaise avait compris que ramer contre cette constitution ardemment souhaitée par ses opposants aurait jeté le pays dans l’incertitude politique et fragilisé ses assises. C’est pourquoi il fut l’un des supporters de cette constitution et appela le peuple dans son ensemble à son vote. Même s’il chercha après les moyens pour contourner les difficultés qui empêchaient la pérennité de son pouvoir.
Bien que comparaison n’est pas raison surtout que le contexte n’est plus le même, on peut s’il le faut procéder pareillement dans le cas d’ espèce en réalisant un large consensus national autour de cette nouvelle constitution. Ceci éviterait de croire que le Chef de l’ Etat défend des intérêts privés et mettrait le pays à l’ abri des affres de division qui le guette.
Dieudonné Takouda