L’ Afrique toujours dans la ligne de mire de « Big brother »

Si au début des années 1950, « Big brother », principale figure de l’ oeuvre satyrique 1984 (Nineteen Eighty-four) de George Orwell était perçu comme le symbole métaphorique de la dictature pure et dure Stalinienne, tout semble indiquer qu’ à l’ heure actuelle c’est plutôt l’ occident décadent ultra-libéral qui, dans sa quête effrénée de capter toutes les richesses du monde se retrouve de plus en plus dans cette posture disgracieuse de « Big brother » en décidant de maintenir à perpétuité les peuples les moins nantis sous son joug . Quitte à passer par des valets locaux pour livrer des guerres de prédation en vue de la pérennité du statut quo.
Ainsi, aussi longtemps que le sous-sol béni de la République démocratique du Congo (RDC) regorgera de « terres rares » notamment le nobium (plus de 20% des réserves mondiales), le tantale et le coltan, utilisées dans l’ industrie militaire, l’ électronique, l’ aéronautique et la médecine nucléaire, les guerres larvaires orchestrées par le Rwanda qui représente aujourd’hui les intérêts de l’ impérialisme international dans les grands lacs persisteront.
Nous n’ en voulons pour preuve que depuis 1960, la RDC n’ a jamais connu une paix durable. Ceci, du fait de la convoitise des puissances tutélaires sur le potentiel Congolais. Eu égard aux intérêts géostratégiques en jeu et aux accommodements et consensus intervenus entre les maîtres du monde dans cette zone de l’ Afrique depuis la fin du 19 siècle, il semble que ce n’ est pas demain la fin du martyr des populations civiles de ce pays. D’ autant que l’ objectif visé par les agresseurs de la RDC n’ est autre que de l’ amputer de sa partie orientale afin d’ en contrôler mieux les richesses.
Historiquement, la main-mise du colonialisme occidental sur l’Afrique remonte à la conférence de Berlin (1884-1885) lorsque cette assise du gotha politique mondial de l’ époque décida unilatéralement de s’approprier l’Afrique. Dès lors, les indépendances octroyées ne seront obtenues que de force sous la contrainte des mouvements indépendantistes d’ après-guerre. Indépendances qui, faut-il le souligner n’ étaient que des indépendances de façade pour mieux orchestrer la forfaiture. De ce fait, les porteurs de la « vision hégémonique du monde », ne voulant pas lâcher la patate ne manqueront pas à partir des coulisses de manœuvrer pour avoir le contrôle du gouvernail ; quitte à éliminer physiquement tous ceux qui voudront ramer contre leurs intérêts. Le cas patent d’ innombrables leaders nationalistes assassinés sur le continent noir depuis 1960 dans des conditions obscures parce qu’ils voulaient dénoncer à un moment donné le complot mondial en place illustre mieux le drame Africain.
Dire non à « Big brother » pour mettre fin à la quadrature du cercle
Dire non à « Big brother » sur le continent africain reste à l’ heure actuelle la seule alternative qui s’offre encore aux élites africaines si elles ne veulent pas voir l’Afrique se dégrader indéfiniment du fait de la vision prédatrice du monde imposée par « Big brother » depuis l’ effondrement de l’ URSS en 1990.
Dire non à « Big brother » dans les règles de l’art dans le respect de la dignité africaine, c’est surtout opter pour certaines valeurs telles que l’ amour du travail, la bonne gouvernance ( qui inclut la lutte contre la corruption), l’ estime de soi, l’ esprit de paix, la solidarité (une vertu que les africains sont en train de perdre), le respect de la vie humaine, l’ équité et le multilatéralisme en vue d’un meilleur développement de l’ Afrique.
Dieudonné Takouda