Togo : médiation à la base : Quand une leader d’opinion fait sa part

Mme Fatoumata Yacoubou dite Fati

Considérée comme l’égérie des sans voix, c’est-à-dire la défenseuse de la veuve et de l’orphelin, Mme Fatoumata Yacoubou dite Fati est une leader d’opinion conseillère à la mairie golfe 2 qui travaille pour le changement des mentalités en vue de la résilience des communautés à la base. Ecoutons la sortie médiatique de celle qui, tout en escomptant beaucoup du gouvernement en matière de justice sociale entreprend sa part en faisant de la médiation à la base un moyen de prévention des conflits sociaux.

D’entrée, l’influenceuse apporte cette précision : « je crois que je ne tiens pas entièrement de ma famille cette disposition de m’occuper naturellement des personnes vulnérables, même si j’admets qu’une de mes grands mères avait ce penchant ; à ce titre, elle s’est beaucoup occupée des enfants abandonnés en les scolarisant dont d’ailleurs certains sont devenus des cadres de ce pays. Non c’est tout ce que j’ai vécu dans mon enfance et mon adolescence en terme de drames sociaux [ndlr : occasionnés pour la plupart par le déni de justice et l’extrême pauvreté des gens] qui m’ont révélée à moi-même et déterminée dans mon choix d’œuvrer pour les plus humbles ».

Ainsi donc, la conseillère est une idéaliste. Elle trouve que le monde est moche parce que les gens souffrent du manque d’attention des autres. « L’homme pauvre n’a pas nécessairement besoin des millions du riche pour être heureux. C’est de son attention et de la considération qu’il a pour lui qu’il a besoin, c’est-à-dire la reconnaissance de ses droits en tant qu’homme comme lui-même » poursuit -elle. Pour elle, l’argent ne saurait régler ni taire toutes les amertumes humaines même s’il nous est indispensable pour notre survie.

Abordant le chapitre de son engagement social, dame Fati s’explique : « vous savez, je ne suis pas un cas aussi atypique que vous le croyez. Depuis toujours il y a eu des femmes et il y en aura jusqu’à la fin des temps pour prendre position sur les problématiques sociales de toutes sortes. A vrai dire, je n’étais pas censée être en première ligne mais face à la réalité de la vie et par la force des choses, je suis devenue leader communautaire. Tout ceci parce que je me suis appropriée ce combat. Je tiens à souligner ici que je ne rivalise pas avec les hommes ; en tant que femme, je respecte mon statut et sais rester à ma place […] même si j’ai le droit après tout en tant que Togolaise de prendre part si je le souhaite au débat social en vue de l’amélioration de nos conditions de vie » ajoute-t-elle.

Selon Mme Yacoubou, sa contribution à l’œuvre de paix et de cohésion sociale a consisté à trouver une approche consensuelle aux problèmes dans les communautés tout en impliquant tous les membres et toutes les parties prenantes au conflit. Cette manière de procéder évite souvent les conflits sociaux, convient-elle. « De même, lorsqu’il y a déni de justice à l’endroit des gens, je prends contact avec les autorités judiciaires pour y remédier. Nous savons tous aujourd’hui comment fonctionne notre justice. Malgré les efforts du chef de l’Etat d’instaurer une véritable justice au Togo, ce n’est  toujours  pas le cas et c’est généralement au contraire que nous assistons. Sur ce point, nous avons fait recouvrer la liberté par notre intervention à  beaucoup  de concitoyens qui étaient dans de telles situations ; à l’heure où je vous parle, d’honnêtes citoyens n’ont pas obtenu gain de cause au niveau de la justice tout simplement parce qu’ils n’avaient rien pour payer le juge » ajoute-t-elle pour finir.  

Signature de la résolution de l’AIPD à son lancement le 11 juin dernier à Lomé

Notons que Mme Fatoumata  Yacoubou est à la tête d’une société de prestation de services et d’une association qui finance ses actions philanthropiques en faveur des plus démunis. Elle est aidée dans ce travail par des partenaires nationaux et internationaux. Elle est également ambassadrice pour la paix universelle et trésorière générale de l’association interreligieuse pour la paix et le développement ( AIPD).

La Rédaction

Innovafrica

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