Droits de l’ Homme : l’ exercice des libertés de réunion, d’ association et de manifestation pacifique publique au centre d’un débat à Lomé

Droits de l’ Homme : l’ exercice des libertés de réunion, d’ association et de manifestation pacifique publique au centre d’un débat à Lomé

Au moment où le Togo se prépare à organiser des élections législatives et régionales, des acteurs Etatiques et non Étatiques impliqués dans la promotion et protection des droits de l’homme ont échangé sur les fondements de l’ exercice des libertés de réunion, d’ association et de manifestation publique dans le pays.

Organisée par la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) ce 16 février à Lomé en collaboration avec le Ministère de l’ administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires, du Ministère des droits de l’Homme et le bureau régional du Haut-commissariat des nations unies aux droits de l’homme (HCDH) ainsi que l’ UNOWAS, le SNU au Togo, les Médias et les OSC, cette rencontre vise à contribuer à une amélioration des conditions de jouissance des libertés de réunion, d’ association et de manifestation pacifique publique au Togo. Surtout en ces périodes électorales qui sont des moments de jouissance par excellence des droits civils et politiques des citoyens. Mieux, cette assise ambitionne d’identifier les forces, les faiblesses, les défis et obstacles des restrictions en vigueur en vue d’une approche de solutions durables.

Il faut dire que le droit de réunion pacifique est un droit fondamental qui permet aux individus de s’exprimer collectivement et de contribuer à modeler la société dans laquelle ils vivent.Ce droit est important en lui-même, car il protège la capacité de chacun à exercer son autonomie tout en étant solidaire les uns des autres. Ce droit englobe entre autres celui d’organiser des sit-in, des grèves, des rassemblements,… Dans la même veine, le droit à la liberté d’association implique le droit des individus de communiquer et de s’organiser entre eux, en vue d’exprimer, de promouvoir, de poursuivre et de défendre collectivement des intérêts communs. Ceci dit, les manifestations sont un moyen pour les citoyens de participer aux débats publics sur les problèmes sociétaux et politiques telles que les inégalités économiques, la perte de confiance en la classe politique et les institutions, les violations des droits de l’homme, le non-respect des règles démocratiques et, plus globalement, la volonté d’une partie de la société d’être mieux entendue.

Selon le président de la CNDH, Yaovi Sronvie, il est donc crucial pour la bonne santé des sociétés démocratiques de protéger ces libertés car, un espace ouvert pluraliste qui garantit la liberté d’expression et d’opinion ainsi que la liberté de réunion et d’association est un gage de développement et de paix durables. De son avis, le Togo s’ est engagé à bâtir un État de droit dans lequel les droits fondamentaux de l’homme, les libertés publiques et la dignité de la personne humaine doivent être garantis et protégés tels que consacrés par les instruments internationaux. « C’est cet esprit qui a été à la source de la loi numéro 2011-010 du 16 mai 2011 fixant les conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestation pacifiques publiques », a-t-il souligné. Il faut dire que les défis securitaires de l’ heure dans la sous-région et dans le pays sont venus bouleverser ces dispositions et cette loi a été modifiée à deux reprises, notamment en 2019 puis en 2021. L’ objectif des pouvoirs publics étant de parvenir à un meilleur encadrement afin d’ offrir la sécurité aux riverains et surtout d’offrir la sécurité aux manifestants. « En effet, avec la montée du terrorisme et de l’ extrémisme violent, nous devons rester éveillés et faire attention pour ne pas prêter flanc ou tomber dans les jeux des terroristes. Les acteurs politiques et les organisations de la société civile doivent reconnaître que les données ont changé, comprendre la position du gouvernement et s’adapter au nouveau contexte », a-t-il indiqué. De ce fait, analyse t-il, la recherche et le maintien d’un équilibre entre la liberté des concitoyens et la sécurité à tous doit être au cœur du droit et de la doctrine qui encadrent la jouissance des libertés publiques. « C’est l’essence même de la présente rencontre », a- t-il fait savoir.

Notons que les échanges se sont articulés autour de quatre thèmes, à savoir : Cadre juridique international en matière des libertés de réunion et d’association ; Enjeux et défis liés à la jouissance des libertés de réunion et d’association au Togo; Comment concilier les défis securitaires et l’exercice des libertés de réunion et d’association ; Propos conclusifs : synthèses des pistes de solutions et recommandations pour l’amélioration de la jouissance de la liberté de réunion et d’association au Togo.

La Rédaction

Innovafrica

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